Pourquoi un déficit en zinc peut impacter les maladies chroniques et auto-immunes
Dans ce texte je vous explique pourquoi un déficit en zinc de par ses nombreuses fonctions impactera grandement la maladie auto-immune.
Les fonctions du zinc
Le zinc est un oligo-élément essentiel nécessaire à de nombreux processus biologiques, notamment la croissance et le développement, la fonction neurologique et l’immunité.
Il participe;
– À la vitalité de la peau (il permet de lutter contre l’acné, le psoriasis ou la dermatite) ;
– À la vitalité des ongles et des cheveux (il permet la synthèse de la kératine et du collagène) ;
– À la régulation du poids et de la glycémie ;
– À la reproduction (il favorise la production et la mobilité des spermatozoïdes) ;
– Et à la protection vis-à-vis des maladies cardiovasculaires / dégénératives et des cancers.
Le zinc participe également à la production et à la sécrétion de l’insuline, à la régulation des hormones thyroïdiennes, à la synthèse de testostérone, et il augmente le nombre de lymphocytes-T, cellules clés de l’immunité. (mon article renverser les maladies auto-immunes ici)
Un déficit en zinc affecte la réponse immunitaire et conduit à une inflammation chronique et un stress oxydant, notamment chez les personnes âgées et les personnes affaiblies par les parasites, la moisissure ou une sensibilité au gluten. Le zinc pourrait jouer un rôle dans les maladies chroniques – maladies cardiovasculaires, cancer, diabète – qui impliquent toute une inflammation.
Les personnes déprimées manquent de zinc. Or, les symptômes de la dépression sont associés à l’inflammation également.
Plus fréquent chez les personnes âgées
Ces maladies apparaissent le plus souvent chez les personnes âgées, qui sont plus susceptibles de souffrir d’un déficit en zinc. On considère qu’après 65 ans près de 30% des personnes manquent de zinc. « Lorsque vous enlevez le zinc, les cellules qui contrôlent l’inflammation semblent s’activer et répondre différemment ; cela favorise encore plus d’inflammation » dit Emily Ho, de l’université de l’Oregon, qui a conduit une étude sur ce sujet.
On estime que 10 à 20% des personnes ne consomment pas suffisamment de zinc dans leur régime alimentaire, et jusqu’à 40% des personnes âgées. Les personnes âgées ont tendance à manger moins d’aliments riches en zinc et leur corps ne semble pas utiliser ou absorber ce minéral aussi bien que les personnes plus jeunes, ce qui les rend plus susceptibles de souffrir d’un déficit en zinc.
Ce que les chercheurs ont trouvé
Des chercheurs de l’université de l’Oregon ont cherché à comprendre la relation entre déficit en zinc et inflammation. Ils ont mené des études expérimentales sur des cultures cellulaires et des modèles de souris. Leurs travaux ont montré qu’un déficit en zinc induisait une augmentation de la réponse inflammatoire dans les cellules. Pour la première fois, les chercheurs ont pu montrer que la réduction du zinc provoquait une activation inadéquate des cellules immunitaires et un dérèglement d’une cytokine – l’interleukine-6, une protéine qui affecte l’inflammation dans la cellule.
Ces travaux confirment des observations et des études antérieures. Par exemple en 2010, dans une étude contrôlée en double aveugle, 20 personnes âgées de plus de 65 ans ont reçu 45 mg de gluconate de zinc pendant 6 mois. Dans le groupe qui recevait le zinc, le pouvoir antioxydant du sang a augmenté, le stress oxydatif a diminué, ainsi que plusieurs marqueurs plasmatiques de l’inflammation comme la protéine C-réactive ou l’interleukine-6. Ces changements étaient directement liés au niveau de zinc dans le sang.
Les apports recommandés
Les recommandations journalières en zinc sont de 8 mg pour les femmes et 10 mg pour les hommes environ mais varie selon l’âge et le sexe mais il est recommandé de vérifier avec votre professionnel de la santé.
Un déficit en zinc peut se manifester par des dermatites (cela peut aussi venir de vos produits de beauté toxiques), de l’irritabilité, des troubles neurosensoriels (perte du goût), des diarrhées, des ulcérations cutanées qui ne guérissent pas.
Le dosage du zinc peut être facilement réalisé au laboratoire, par une simple prise de sang.
Les suppléments de zinc corrigent les déficits mais il faut prendre garde aux doses élevées (50 mg et plus par jour) administrées à long terme car elles peuvent conduire à un déficit en cuivre.
Les sources de zinc dans l’alimentation
On retrouve du zinc dans des produits d’origine végétale et animale, mais en plus grande quantité et globalement mieux assimilé dans les produits d’origine animale : Lire : les végétariens peuvent manquer de zinc
Quels sont les aliments les plus riches en zinc ?

Tableau alimentaire de la conteneur en zinc
On retrouve du zinc dans des produits d’origine végétale et animale, mais en plus grande quantité et globalement mieux assimilé dans les produits d’origine animale :
Les aliments les plus riches en zinc sont les fruits de mer, les abats, les viandes et les fromages. Puis, viennent les sources végétales de zinc : les fruits à coque, les céréales non raffinées et les légumes secs.
La viande
Le veau, en particulier son foie, et le bœuf sont de bonnes sources de zinc, de fer, de vitamines et de protéines. La teneur varie selon les morceaux et peut aller jusqu’à 30% des apports conseillés pour un adulte. Une consommation régulière, mais pas excessive de viande, permet d’assurer une bonne croissance. Je recommande fortement une alimentation de types paleo et AIP qui contient assez de viande et une valeur nutritive élevée dans allergènes qui déclenchera le système immunitaire. (mon article sur l’alimentation AIP pour les maladies auto-immunes ici).
Les fruits de mer
Pauvres en calories, les fruits de mer et en particulier les huîtres permettent de remplir les stocks de zinc. Le crabe et le homard contiennent une teneur importante en ce micronutriment, ainsi qu’en antioxydants et en minéraux. Intégrer quelques portions de fruits de mer à son assiette de temps en temps participe au bon fonctionnement de l’organisme.
Les noix et les graines
Les graines de citrouille, les noix de cajou, les noix de pécan, les cacahuètes, les pistaches et les amandes sont d’excellents coupe-faim et représentent un bon moyen d’ajouter une portion supplémentaire de zinc, ainsi que d’autres minéraux comme le magnésium, dans notre alimentation.
Les produits laitiers, le cacao et les céréales en contiennent aussi des bonnes quantités de zinc mais ce ne sont pas des aliments que je recommande pour les gens atteints de maladies auto-immunes.
Références
https://www.lanutrition.fr/les-news/le-manque-de-zinc-favorise-linflammation
Wong CP. Zinc deficiency enhanced inflammatory response by increasing immune cell activation and inducing IL6 promoter demethylation. Mol Nutr Food Res. 2015 Feb 5. doi: 10.1002/mnfr.201400761. [Epub ahead of print]
Study: Zinc deficiency linked to immune system response, particularly in older adults. Oregon Sate University